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Elle est tapie dans l’ombre en dégustant nos « likes », nos « et si… » et nos « à quoi bon » comme des chips…
La confusion mentale, que j’appelle aussi « la fée confuse » est cet état d’esprit qui ne sait plus quel fil est suivi.
Elle est l’ennemie du flux souverain de nos pensées. Elle est la source de revenue principale des GAFAM. Elle décroche les attentions de leurs buts…

Pour décrire ces bas agissements je vais employer la métaphore du grapheur: La fée confuse s’approche du grapheur lorsqu’il peint son mur, elle se saisie de son sac à dos et le tracte ailleurs avec. Elle déplace ses repères, ses idéaux, ses valeurs et comme il y est lié, il se déplace avec sans même s’en rendre compte… il n’est plus devant le même mur mais comme il a toujours accès aux éléments fondateurs de son identité, il ne se rend même pas compte qu’il a perdu l’objectif de son œuvre…

La Fée confuse, c’est cet état de basse lucidité mentale
-qu’on ne peut saisir car elle est ce qui nous dessaisit de tout.
-qu’on ne peut identifier car elle est ce brouillard même.
-qu’on ne peut isoler car elle pourfend toute netteté.

La Fée confuse n’est ni mauvaise, ni bonne, elle n’implique pas de jugement à son encontre mais lorsqu’elle agit elle peut nous priver d’une énorme part de notre pouvoir sur le monde.

C’est la sortie de route. Comme dans les films où les personnages sortent de la pellicule…

Alors comment hacker la confusion mentale ? Comment l’identifier ?

Moi j’ai une façon de réfléchir qui me fait souvent chercher des explication dans les rimes ou dans les mots aux sonorités proches… Je ne sais pas si c’est bien ou pas mais c’est ma façon de résonner.
C’est pour ça que j’imagine facilement que les difficultés liées à la confusion ont un rapport avec l’infusion, avec la fusion, avec la diffusion… Il y a une dynamique, un mouvement d’absorption de quelque chose par un autre milieu. Il y a un déplacement invisible qui fait perdre son contexte à l’élément de départ. En même temps n’est-ce pas le propre d’une idée de se déplacer ? En quoi une idée se dénature-t-elle ?

Ça y est on est parti trop loin les amis 😉 C’est ce moment délicieux où les descriptions s’auto-décrivent… Une mise en abîme en d’autres termes (ou une diffusion de l’idée qui reste dans son élément? Aïe j’ai mal au crâne…).

Il se trouve que la confusion mentale est aussi une technique d’induction hypnotique. Perso c’est ma préféré (même si je l’utilise peu dans les EOG). C’est une façon de parler qui va favoriser la modification d’état de conscience de la personne qui écoute. C’est un discret brouillage de pistes, un peu envoutant… Par exemple, lorsqu’un hypno-therapeute va dire quelque chose dans le genre :
« Est-ce que votre sensation est plutôt légère dans la main ou c’est le reste de votre corps qui vous paraît plus lourd dans le dos ? »
La confusion mentale, c’est les escaliers d’Escher de l’hypnose conversationnelle.

Avec les techniques de localisation, d’évaluation ou de métaphorisation de la sensation, les possibilités d’amener de la confusion mentale sont infini. Exemple :

« Imaginez que votre sensation est une boule d’énergie intérieure, de couleur jaune-orangé, qui tourne sur elle-même de manière immobile à l’extérieur de vous. »

Le questionnement sur les sensations aussi:

« Est-ce que vous vous sentez apaisé par ce sentiment de lâcher-prise ou plutôt détendu de percevoir ces sensations d’apaisement dans votre corps ? »

L’idée est de faire des suggestions logiques un peu paradoxales. Il ne s’agit pas de faire des propositions contraires mais plutôt de jouer avec le bon sens pour jongler avec l’attention du sujet. On pourrait appeler ça de la manipulation, de l’illusionnisme… en d’autres termes on pourrait y voir une « arnaque » et pourtant c’est une technique qui m’inspire beaucoup de respect. En tant qu’auteur, c’est peut-être l’approche qui m’attire le plus dans l’hypnose, parce que les possibilités qu’ouvre cette technique sont fascinantes. »Embrouiller les gens » c’est aussi les emmener ailleurs… leur permettre de s’immerger dans une autre réalité… c’est un peu le fondement de toute écriture narrative fictionnelle.

D’autre part, il me semble nécessaire que les gens en apprennent et en comprenne l’existence, pour mieux s’en préserver et pour l’utiliser dans un but utile et constructif. La confusion mentale est utilisé par les publicitaires dans l’intérêt de leurs revenus plus que dans notre propre intérêt. Elle aussi omniprésente dans le discours politique sous un autre nom un peu plus métaphorique : la langue de bois.

Donc, la confusion mentale, c’est en même temps un vaste problème de société et une issue. C’est par excellence, l’impasse cognitive de l’époque et pourtant le problème pourrait bien s’avérer être la solution. En s’inspirant des sonorités afférentes à ce mot « confusion » et du fait que cela soit une technique d’hypnose, on peut considérer notre propre capacité à se confondre dans des méandres comme une fonction cérébrale, un peu « magique », certes un peu casse-gueule mais passionnante à expérimenter consciemment.

Alors, sommes-nous capable d’entrer volontairement en confusion mentale ?

Pourrions nous un jour mettre un interrupteur on/off à notre confusion ?

Et parce que j’aime boire des camomilles avec la fée confuse et que je ne pouvais décemment pas finir un article sur la confusion mentale avec autre chose qu’une décoction d’infusion confuse:

Le mot de la fin sera le suivant : Le mot suivant sera le mot de la fin par rapport à la phrase qui annonce le mot de la fin comme étant le suivant. Vous me suivez ?

Onigate