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Il m’arrive d’être fasciné par la pelouse d’un stade. Ce vert intense et sacralisé. On peut trouver ça beau. J’ai des souvenirs d’enfance, en regardant du tennis à la télévision, subjugué par ces lignes pures dessinant ce champ des possibles où la balle pourra rebondir une dernière fois avant de s’échapper, ou pas, de la frappe adverse.

Quel est le terrain idéal pour la pratique de l’auto-hypnose ? Cette question est aussi usuelle pour nous que “Quelle paire de shoes dois-je m’acheter pour bien courir sans me faire mal au dos ?” pour un habitué de la course à pied.

Mais de quel terrain parle-t-on ? Vous êtes bien d’accord qu’il s’agit d’une métaphore, on a heureusement pas besoin de terrain de hockey sur glace, de basket ou de ter-ter (zone de vente illégale de drogue au détail) pour pratiquer l’auto-hypnose ?

Avant de répondre spontanément d’une reprise de vollée sémantique, tâtons un peu le terrain…

Quand on parle de “terrain”, on parle d’environnement “psychologique”, bien sûr. Ce qu’on a dans la tête avant la séance, pendant aussi et même après nos exercices. Il est clair que si une idée, un souçi, une embrouille avec quelqu’un, une affaire non-resolue nous “prend la tête” on est littéralement “empéché” d’utiliser cet outil formidable, dont le pré-requis est l’ouverture d’esprit et où le fait d’être “dispo dans sa tête” s’avère être autant une fin qu’un moyen, plus que dans n’importe quelle autre activité intellectuelle. On pourrait presque parler d’ “écosystème cognitif”. En PNL on parle même d’écologie du changement, en ce sens que nos pratiques ne doivent pas entrer en conflit avec notre entourage. On doit éviter d’être dérangé, comme on doit pouvoir s’assurer que notre nouvel état d’esprit psychologique ne va pas nuire à ceux des autres. 

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Alors quelle peut-être cette ambiance adéquate où notre passion va pouvoir s’inscrire dans une démarche pérenne, stable et où notre apprentissage pourra se transformer en véritable “savoir-faire” ?

Revenons à notre mot de départ, le mot “terrain” dont la portée métaphorique nous met d’emblée sur la bonne voie :

Un terrain c’est un espace. Hors pour le fonctionnement de l’esprit, la spatialisation est le principal mode d’agencement des données, le cerveau carbure à la spatialisation et, la mémoire a besoin de spatialiser l’information pour œuvrer (cf la notion de “palais mental”). On pourrait en déduire que nous avons besoin d’ “espace” mental pour la pratique de l’auto-hypnose.

Ensuite un terrain c’est quelque chose d’extérieur. Vous connaissez l’expression “J’ai besoin de m’aérer le cerveau” ? On a besoin d’un extérieur imaginaire pour nos aventure intérieures. C’est un peu le principe de sortir de chez soi quand on tourne en rond. L’auto-hypnose a besoin de cette dynamique de la sortie. C’est tout sauf un repli sur soi, c’est une véritable “ouverture des fenêtres”. qu’est l’état d’esprit de l’hypnonaute.

Aussi un terrain c’est un “terrain de jeu”. Un terrain c’est ludique, c’est de l’excitation, de l’engouement, de l’enthousiasme. Le jeu c’est l’enjeu, le déséquilibre, c’est la quète de quelque chose de nouveau, d’une nouvelle compétence, d’une nouvelle prise de conscience, d’un nouvel état. L’auto-hypnose est un jeu. Un jeu qui n’a besoin, pour être passionant, ni d’être couteux, ni d’être dangereux.

Enfin l’aspect culturel est aussi important à évoquer. L’Auto-hypnose necessite d’avoir une certaine familiarité avec l’aprentissage personnel, une habitude à s’autoriser de prendre du temps pour soi. La première chose que va dire quelqu’un qui ne souhaite même pas essayer, sera : “Je n’ai pas le temps pour ce genre de trucs !”. Et, autant la pratique des jeux vidéos peut être très répandu dans les usages culturels, autant le fait de s’isoler, de fermer les yeux et de modifier son état de conscience fait nettement moins partie des mœurs…

Pour conclure je dirais que de penser au terrain, c’est déjà s’assurer une bonne partie de l’efficacité de la pratique. De quel envirronement psychique avez-vous besoin pour vous lancer ou pour avoir envie de vous améliorer ? Comment pourriez-vous, vous donner un peu d’espace, vous faire de la place dans votre tête pour cette activité là ?

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