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Dur d’arrêter… Quoi de plus dur en effet, même le mot “Arrêter” compte parmi les verbes les plus dur à orthographier sans faire de faute (sûrement pas un hasard…). On dirait qu’on a été jeté sur cette planète avec pour mission de se défaire de tout ce qui nous apporte du plaisir! On en vient à se dire que c’est parce qu’on est comme ça, qu’on aime trop ça, qu’on aime trop tout, qu’on aime trop les gens…

Boire, par exemple, voilà la mission commando de ouf ! Arrêter de boire, lorsqu’on a passé depuis longtemps le cap de la consommation occasionnelle, lorsqu’on en est venu à organiser sa vie autour de l’accès à l’alcool, lorsqu’on en vient à se dire “hier j’ai réussi à pas boire de toute la journée, ce soir je me la colle sévère!”, peut passer pour un défi impossible à relever. On a l’impression qu’on s’est trop longtemps construit autour de cette dépendance et on se demande bien ce qu’il pourrait rester de nous en vivant “sans”.

L’auteur de ces lignes n’a plus bu une seule goutte d’alcool depuis bientôt 20 ans. J’avais 23 ans quand j’ai arrêté, de manière irréversible et je ne compte rien, après les naissances de mes enfants, dont je ne sois plus fier dans ma vie. Je ne vais rien vous apprendre, ni vous faire la morale, l’alcool est une catastrophe pour beaucoup de famille et détruit encore tellement de vies. Pourtant, aujourd’hui, mon état d’esprit vis-à-vis de l’alcool est de ressentir un immense respect pour la substance. Pour moi l’alcool c’est littéralement “trop” bon, c’est un ennemi que je refuse de combattre, c’est beaucoup trop fort et puissant pour moi. Je ne pouvais pas vivre avec. Nous ne sommes pas tous égaux la dessus mais moi je n’avais aucune capacité à modérer ma consommation et lorsque j’ai commencé à 15 ans, c’est rapidement devenu une addiction tenace.

Si quelqu’un tombe sur ces lignes et qu’il est sur le point de se lancer dans le grand bain, je voudrais lui dire qu’il y a deux chemin à prendre, deux voie à suivre pour se sortir de là. Une marche à suivre physiologique et une marche à suivre psychologique. Ces deux mots se ressemblent beaucoup trop, je te l’accorde, tu vas avoir l’impression de voir double, alors disons : Une solution qui passe par le corps et une autre qui passe par l’esprit :

Pour le corps, arrêter de boire, c’est relativement simple, horriblement dur mais simple… il s’agit de se préparer en amont à souffrir quelques jours et puis, le 1er jour d’abstinence totale, c’est une véritable sensation de douleur pour le système nerveux qui prend toute la place et mieux vaut prévoir de ne rien faire du tout (ne pas se mettre à courir le marathon par exemple, car cela équivaudrait à se faire un shoot d’endorphine pour masquer le manque, or il faut quand même s’y confronter entièrement) mais ne pas perdre de vue qu’au bout de quelques jours (moins d’une semaine) notre organisme s’adapte, la gène commence à disparaître épisodiquement, et puis le danger de rechute va davantage se situer dans notre façon de réfléchir, dans notre gestion du moral, que dans nos tripes.

Pour l’aspect mental, par contre c’est beaucoup plus difficile. Il faut déjà en amont s’armer d’une motivation exceptionnelle pour avoir un jour l’audace d’arrêter complètement. Ensuite il faut savoir identifier quel besoin est comblé par l’alcool en nous. Le plus souvent, il s’agit… du sentiment amoureux, au sens large. L’Amour avec un grand “A”, le grand amour, l’amour divin… On peut commencer à se dire que le problème est d’ordre spirituel (d’où la consommation de “spiritueux”…) voire mystique. C’est personnel à chacun mais il y a souvent matière à avancer sur ces sujets là quand on décide d’arrêter l’alcool. Il ne s’agit pas de se convertir au bouddhisme tantrique de l’aube radieuse du 8ème jour mais de prendre conscience que, c’est à ce niveau là que quelque chose se joue et qu’il pourrait être opportun d’avancer un peu, intelligemment et avec mesure, sur ces questions existentielles. Pour ça le top c’est la lecture! Un cerveau qui lit est un cerveau occupé qui oublie l’envie de boire… Mais genre vraiment. Ou ça peut être tout autre chose… Plongez-vous dans l’océan de la connaissance, devenez addict au savoir, laissez vous guider par votre curiosité et par cette autre “soif” que vous avez peut-être négligé d’abreuver…

A ce stade il y a 15 000 portes ouvertes et ça serait absurde de donner plus d’exemple… Prenez ce qui vient, comme ça vient. L’idée générale c’est que vous commenciez à reprendre un peu la main sur ce qui se passe dans votre tête… Mais j’en ai déjà trop dis… retenez juste, si vous êtes chaud pour bientôt arrêter la tease, qu’il va falloir occuper votre cerveau avec des choses constructives et un peu trippante sinon c’est mort, et vous vous serez tapé trois jours d’abstinence, en mode vénère contre la terre entière, pour rien.

Et puis après l’idée c’est de continuer, continuer et continuer encore sur les deux plans. Continuer, sur le plan physique, à boire des orangina en soirée, des bissaps (c’est plus rare), des jus de fruit, des sodas… Continuer sur le plan mental à vous instruire et à découvrir de nouvelles pratiques cérébrales : la méditation, les jeux vidéos, les langues étrangères, la programmation informatique… jusqu’à ce que l’alcool ait entièrement disparu de vos automatismes et de vos fonctionnement (et ça arrive plus vite qu’on imagine!).

Ah oui, j’oubliais aussi un détails important, si vous avez d’autres addictions (comme la fumette par exemple) n’essayez surtout pas d’arrêter en même temps! Échec assuré garantie sur facture! Mettre fin à une addiction est un véritable exploit dont on se souviens toute sa vie par la suite, c’est extrêmement difficile alors… chaque chose en son temps ! (perso je n’ai décidé d’arrêter de fumer que 13 ans après l’alcool…).

Pour conclure on va juste dire… bon courage! (sobre mais efficace)

Onigate